Privée de nourriture…

… Non ce n’est pas une punition, c’est un cadeau que je me suis offert 🙂

Je connaissais des personnes qui avaient fait des monodiètes de raisins et qui étaient revenues la mine réjouie et rajeunie et ça faisait longtemps que j’avais envie de faire un jeûne. Mais de nature gourmande et mariée à un gourmand de surcroit excellent cuisinier, je savais bien que ce jeûne ne serait possible qu’en m’extrayant de mon contexte quotidien.
Et puis une année, une de mes amies qui avait fait un stage « jeûne et randonnée », l’année précédente était prête à retenter l’expérience. Rassurée par son retour d’infos très enthousiaste, je décidais de me lancer avec elle dans l’aventure.
Je sentais que c’était le bon moment pour moi de faire un nettoyage physique et mental ; 56 ans, en bonne santé et quelques kilos en trop, je m’offrais enfin une semaine rien que pour moi, à me faire du bien et j’étais très motivée.

La descente alimentaire :

J’ai donc commencé par réaliser une semaine de « descente alimentaire », la semaine précédant le jeûne proprement dit, comme préconisé par la responsable du stage. Ceci afin d’attaquer progressivement le processus de détoxination et limiter ainsi le risque d’effets désagréables, tels que nausées, maux de tête, etc.

Recommandations pour bien préparer la semaine de jeûne

Commencer par réduire les produits et sous-produits animaux, et tous les plats « préparés » ; puis supprimer les féculents et les légumineuses ; réduire progressivement au cours de la semaine sel, épices, excitants (tabac, alcool, café, thé noir, à remplacer par des infusions, du thé vert, du rooïbos, malt, chicorée, citron chaud).
Essayer de réduire un peu plus chaque jour, sachant que le temps du jeûne est propice pour arrêter, mais qu’il y va de votre confort que l’arrêt soit progressif.
Pendant toute la semaine, augmenter la consommation d’eau, en-dehors des repas.
J’ai donc suivi scrupuleusement ma semaine de « descente alimentaire », durant laquelle j’ai ressenti quelques symptômes désagréables : maux de tête (dus à l’arrêt du café) le 3e jour et courbatures (genre état grippal) le 4e jour.

Le jeûne :

Le jour de mon arrivée, j’étais déjà presque à jeun depuis 2 jours et j’ai pris, comme il se doit, une purge (très efficace…) pour nettoyer totalement les intestins. Puis la responsable de stage nous a expliqué le déroulement de notre semaine avec comme consigne, boire, boire et encore boire (eau et tisanes à volonté). Elle est très présente et rassurante et répond aux questions et craintes de chacun(e). C’est une passionnée qui maîtrise parfaitement tout ce qui concerne la nutrition.

Les randonnées :

Nous avons commencé les randonnées dès le lendemain matin et n’étant pas une grande sportive, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je décidais donc de faire de mon mieux, sans me faire mal, puisque l’objectif était de me faire du bien…
Nous voilà partis pour une dizaine de kilomètres dans les beaux (et parfois, très escarpés) paysages de l’arrière-pays Niçois. Mes compagnons de jeûne viennent d’horizons divers avec des niveaux de compétences en randonnées, à l’avenant.
Moi, je suis toujours avec le « troupeau de queue » et vais, comme à mon habitude, lentement mais sûrement en admirant un papillon par-ci et une petite fleur par-là 🙂
A chaque retour de randonnée, quartier libre : piscine, jacuzzi, sauna et conférence nutrition avant le « bouillon » du soir. Il faut dire que quand on retire les repas, les journées sont beaucoup plus longues…
Le premier soir, je me fais aquagym, yoga et je m’offre une séance de massage (totalement divin), inutile de dire que je vais bien dormir…

Un vécu très personnel

Chacun de nous vit différemment son expérience. En ce qui me concerne, étant « primo-jeûneuse », je suis très étonnée, car je ne souffre pas de la faim, et n’ai aucun symptôme pénible comme certains de mes compagnons de jeûne, du style nausée et vomissement (le ventre vide, c’est pas trop cool), palpitations, coup de blues, insomnie… et même blocage de dos le 3 jour pour notre ami médecin (pas de chance).
Pour moi, le nettoyage se passe normalement avec une langue bien chargée et une énergie de limace, rien que de très normal !
Certains font une mono diète et boivent des jus de légumes, mais n’échappent pas aux symptômes pour autant. Les randonnées ne sont pas faciles et il faut parfois prendre sur soi, chaleur, manque d’énergie… Mais je sais que je me fais du bien et j’ai un excellent moral, même si je commence à ne plus supporter les tisanes et l’eau de bouillon sans sel ni légume ! Les 3 derniers jours, j’ajoute un peu de citron et de feuilles de menthe dans ma bouteille d’eau pour améliorer l’ordinaire.
Les amitiés et les affinités se nouent, quand on jeûne ensemble ça créé des liens. On rit devant notre eau de bouillon, on n’arrête pas de parler de bouffe, car il n’y a que des gourmands parmi les jeûneurs… Plusieurs compagnons de jeûne viennent du milieu de la finance et de la gestion et ont des conditions de travail particulièrement stressantes, ce qui n’est pas mon cas et je comprends mieux pourquoi je souffre globalement moins qu’eux ! Le stress génère des toxines et avec des soirées-cocktails un soir sur 2, certains n’ont pas pu respecter correctement leur descente alimentaire…

Fin du jeûne :

Enfin le dernier soir, conférence sur la reprise alimentaire et un petit ramequin de psyllium trempé dans du jus de pomme, qui forme une sorte de gelée pour préparer le retour du transit alimentaire. C’est magique d’avoir enfin quelque chose à mâcher dans la bouche !
Au matin du dernier jour, notre premier petit déjeuner depuis une semaine : 3 framboises, 2 mini tranches de melon, 3 pruneaux, une demie poire cuite, une petite tranche de kiwi. On regarde notre assiette avec émotion et… personne ne peut la finir !
Nous passons la dernière journée au marché du cours Saleya, et dans le vieux Nice, on s’esclaffe devant les spécialités culinaires : socca, farcis, pissaladière, tapenade, tourte de blettes… On reviendra manger à Nice, c’est promis !
A midi, à l’ombre d’un palmier, la responsable de stage nous distribue des petites barquettes avec 3 mini salades assaisonnées (tartare d’algue, crème de poivrons et huile de noisette) et une petite pomme de terre, c’est le bonheur total !!! On déguste chaque bouchée de nos toutes petites portions avec nos papilles ultra sensibles, c’est dé-li-cieux !
Puis vient l’heure de la séparation, on est heureux et fiers d’avoir tenu notre contrat avec nous-même.
Demain matin, je vais enfin pouvoir me peser et voir si une bonne surprise m’attend… Elle est bonne en effet, j’ai perdu 6 kg et demi et mon transit reprend du service tranquillement… la vie est belle.

La reprise alimentaire :

De retour à la maison, j’entreprends ma « remontée alimentaire » en réintroduisant tout doucement les aliments.
Les 3 premiers jours sont sans énergie, ce qui est plutôt pénible quand il faut reprendre le « collier », mais dès que je réintroduis les protéines animales, je retrouve la pêche. Je me sens bien, mes pantalons ne me « boudinent plus »… pourvu que ça dure…mais il ne tient qu’à moi, n’est-ce pas ?

Prise de conscience

Je suis très heureuse d’avoir vécu cette expérience. C’est une expérience personnelle et unique qui nous reconnecte à notre nourriture, à ce qui nous fait du bien. J’ai pris conscience que le mental et l’état d’esprit avec lequel on aborde le jeûne est essentiel pour le vivre pleinement et sans contrainte.
J’ai aussi remarqué que depuis, même si je suis toujours aussi gourmande, je suis plus « détachée » quand vient l’heure du repas et les « qu’est-ce qu’on mange ? » ne sont plus un problème. J’ai, en quelque sorte, ré-appris que la nourriture n’est jamais une routine, mais un cadeau précieux.

 

 

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